Union nationale : Union du capital

Une liberté d’expression ?

    En France lorsque des fous de dieu tuent des journalistes c’est l’Etat qui se précipite pour achever la liberté d’expression. Au nom de l’unité nationale la liberté de penser est bannie : tu seras Charlie mon fils. Tu refuses : la prison t’attend. Des collégiens passent au tribunal pour un message sur Facebook et des peines de 1 an ferme ont étaient collées. Au moins 126 procédures sont en cours. Les cibles : des jeunes, des pauvres, des gens saouls (pas très islamiste ça…) qui retiennent de l’attentat la mort de deux policier représentant ce qui les opprime au quotidien et non la mise en danger d’une liberté d’expression qu’ils ne ressentent pas.

L’unité nationale :

    Des manifestations d’unité nationale ont eu lieu. Prônant la réconciliation face à la menace, on pouvait y déambuler aux côtés de tortionnaires tel le président Israélien ou son collègue Turc. On oublie qui nous exploite et nous domine tous les jours, les policiers ont été applaudis. Alors qu’ils rétablissent une peine de mort sans jugement : malgré l’arsenal technique dont ils disposent ils abattent systématiquement les « terroristes » faisant ainsi disparaitre leurs versions.

Mais contre qui s’unir ?

    Quand la police tue, où sont tous ces gens ? Ils n’osent pas combattre l’oppression mais se retrouvent tout de suite dans l’unité nationale. Que montrent ils en sortant dans la rue ? Contre qui veulent-ils instaurer un rapport de force ? Si un rapport de force a été établi c’est contre notre liberté : l’Etat en profite pour raffermir son pouvoir. Usant de l’antiterrorisme, ce principe flou pour augmenter son arsenal répressif qui sert contre toute contestation radicale. Le cynisme est tel que ces projets liberticides sont menés au nom de la liberté d’expression. Le gouvernement veut aussi que l’on oublie qui nous exploite et nous domine tous les jours.

Pour le plaisir de l’extrême droite.

    Quant au FN, comment pourrait-il dénoncer cette attaque ? Lui qui est encore nostalgique de l’OAS, seule organisation non gouvernementale à avoir fait une attaque plus meurtrière sur le sol français. Les 128 actes islamophobes qui ont déjà été commis ce mois-ci, nous rappellent le danger d’une extrême droite offensive et parfois armée.

            Nous aimerions en profiter pour revenir rapidement sur l’Islamisme :

    Certain état musulman ont des dérives fascisante. C’est le cas d’ISI et les régimes des émirats arabes unis, le Bahreïn, l’Iran et le Qatar entre autres. Pour rappel, ce sont des pays où, les femmes n’ont aucun droit, la main d’œuvre immigrée surexploitée meurt pour construire les villes du « futur », où toute opposition est sévèrement réprimée et où la religion sert de loi.

      Cela ne dérange habituellement pas nos dirigeants car, encore une fois, il est au service du capital en permettant une exploitation optimale des ressources et populations des territoires. Certains s’imaginaient que cela ne concernait pas notre pays. Pourtant les états occidentaux ont une part de responsabilité dans le développement de l’islamisme (mouvement visant à faire de l’islam une idéologie politique).

D’où vient-il ?

    L’apparition de ce mouvement peut être mise en lien avec la colonisation, et si la plupart des mouvements indépendantistes originaux sont laïcs, la répression encouragea une vision plus simpliste du conflit. Imaginant une culture occidentale corrompue contre une soi-disant culture traditionnelle faite d’une vision fantasmée du passé.

    Ces prémices du fondamentalisme islamique furent ensuite encouragés par les pays occidentaux une fois qu’ils perdirent le contrôle de leurs colonies au profit de pouvoirs forts mais socialistes. Ainsi contre Nasser et sa nationalisation du canal de suez, contre les communistes iraniens et afghans, les états capitalistes fortifièrent et armèrent ces mouvements. Les islamistes servant de force de répression contre tout mouvement progressiste au profit des élites locales et internationales. Mais une foi la « menace » progressiste écartée, certains islamistes se retournèrent contre leurs anciens alliés pour tenter d’obtenir le pouvoir.

    Né du repli identitaire en réaction à la colonisation, encouragé ensuite par ces puissances autrefois ennemies pour combattre les progressistes, l’islamisme est aujourd’hui de nouveau tourné contre les puissances impérialistes (à part dans les pays où un équilibre entre les élites locales et internationales a été trouvé).

     L’Afghanistan est le meilleur exemple de cela : les talibans armés et entrainés par les USA réussirent à mettre en déroute les communistes, puis ils partirent à la conquête du pouvoir laissé vacant par leur départ. Bien qu’impopulaires dans ce pays, ils réussirent grâce au soutien d’autres états comme le Pakistan. Alors que les puissances politiques traditionnelles divisées ne pouvaient compter que sur le commandant Massoud, un leader national afghan. Celui-ci chercha du soutien dans tous les pays occidentaux, mais refusant de vendre son pays au néo-colonialisme il ne put obtenir aucun soutien. C’est ainsi que les talibans réussirent à s’imposer. Le plus fort est que lorsque les états unis arrivèrent sur place ils furent accueillis en libérateurs et ce n’est que leur mauvaise gestion du conflit qui fortifia le mouvement islamiste.

Et la France dans tout ça ?

     En guerre officielle en Afghanistan, au Niger, Mali, Somalie et dans de nombreux autre pays par le monde. Nous frappons régulièrement à l’étranger et tuons des civils sur leur sol. Semant la misère et la rancœur pouvons-nous nous étonner quand la guerre rattrape notre pays ?

(L’incontournable parenthèse sur Charlie :

     Cela étant, nous ne sommes pas Charlie. Déjà, nous n’aurions jamais accepté la présence de flics dans nos locaux. Puisque comme nous l’avons dit le fascisme et l’état se complètent. Puis nous savons faire la différence entre musulman et islamiste, tout comme nous différencions les prêtres rouges des réactionnaires, ce que Charlie s’emblait avoir du mal à faire. Couplé à un humour gras et machiste Charlie Hebdo propage une vision du monde au final assez franchouillarde et beauf. Il est vrai qu’il leur était sans doute plus facile de trouver plus de lecteurs chez les beaufs que dans la gauche impertinente. Et le journal étant moribond (malgré les efforts de Philipe Val pour l’acoquiner avec le pouvoir) l’argument est de taille.

     Si l’on peut rire de tout, l’humour est aussi une façon de faire passer des idées. La répétition des clichés provoque son assimilation. Nous qui dénonçons le soit disant humour de Dieudonné, il n’y a pas de raison de ne pas le faire pour le journal satirique. Mais nous ne demandons pas à l’Etat de choisir quelle parole est acceptable car celui-ci considère déjà que la nôtre est de trop. )

Unité de classe contre l’unité nationale !